Victoria Baby

Je ne te sentais pas encore et pourtant, je savais que quelque chose en moi allait changer… pour toujours.

Je ne suis pas de celles qui ont un palmarès professionnel époustouflant, celles pour qui la carrière passe avant la famille.

Je ne fais pas non plus partie, de celles, pour qui la maternité est un enfer.

Celles qui n’en voient pas la fin, et qui ne savent pas vraiment quand est-ce que ça a commencé à disjoncter pour avoir, un jour, eu l’envie d’avoir un enfant.

Non, moi je fais plutôt partie de celles pour qui la maternité n’a jamais été un questionnement, mais plus tôt, une évidence.

Je me présente, je m’appelle Victoria et depuis ma plus tendre enfance, je rêvais de devenir maman.

J’ai souvent entendu dire que la grossesse correspondait à 9 mois de vomissements, nausées, maux de tête, maux de ventre, brûlure d’estomac, seins qui gonflent et tirent, sans oublier, la fatigue.

Dès lors, pendant plusieurs mois, et durant chacun de ces mois, j’attendais avec impatience de ressentir tous ces désagréments que tant de femmes redoutent.

Moi aussi, je voulais ressentir toutes ces choses qui allaient accompagner ta venue au monde.

Alors voilà, chaque fois que j’avais un retard de règle d’un jour, je fonçais à la pharmacie, prenais plusieurs tests de grossesse, rentrais en courant à la maison, baissais mon vêtement, réalisais le test de grossesse et attendais patiemment jusqu’à ce que le test m’indique : « vous n’êtes pas enceinte ».

Chaque retard de règle était un espoir et chaque test de grossesse étaient une baffe qui me ramenait à la réalité.
J’en était venue à me poser des questions sur moi-même, jusqu’au jour où j’ai compris que désirait quelque chose du plus profond de son cœur pouvait parfois nuire à notre volonté.

Et puis un jour, un jour, je me suis levée avec les seins ronds comme des pommes, qui me tiraillaient et étaient tellement gonflés que je ne pouvais plus dormir sur le ventre.

Avec évidence, j’ai de suite pensée qu’on avait réussi !
Mais cette fois-là, je me suis préconisée la prudence et la méfiance et j’ai attendu, plusieurs jours (4jours de retard) avant de refaire un test de grossesse.

J’ai donc réalisé cet énième test de grossesse, toujours avec le même espoir et … BINGO !

Le test de grossesse indiquait « enceinte ».
Bizarrement, j’ai ressenti de la peur ce jour-là et j’ai bien compris par la suite que chaque mois qui allaient suivre, la peur serait toujours présente.

9 mois c’est long et à la fois tellement court.

Quand on arrive à la fin de cette vie à deux, la peur s’estompe et laisse la place à la mélancolie.

Notre enfant ne nous appartient plus, il devient une personne à part entière, il fait partie du monde.

Mais comprenons nous réellement que nous devenons mère, le jour où notre enfant vient au monde ?